Coopérative de design urbain
et d’événements

VERS UNE VILLE COOPÉRATIVE

De la ville centralisée à la ville coopérative

Si le localisme nous semble une piste de réflexion dans le développement de nos villes, voire même dans les nouveaux types de rassemblements, comment pourrait-on envisager une meilleure cohésion entre les différents acteurs locaux et les milieux sociaux, économiques et culturels?

Vers la fin de la première décennie des années 2000, une grave crise économique a frappé durement les États-Unis, notamment. La ville de Détroit déclare faillite en 2013 à la suite entre autres d’un exode massif de sa population. Les inégalités se creusent et le déclin se poursuit. Plusieurs maisons sont abandonnées, détruites, brûlées et des lots complets d’espaces urbains deviennent des friches. Alors que la pauvreté ravage la ville, des initiatives citoyennes permettent de mettre en place des projets d’agricultures urbaines tels que The Urban Garden Initiative, qui permettent une forme d’autosuffisance, éduque à la coopération et à l’écoresponsabilité. La ville de Détroit qui a bâti son économie et son développement sur l’industrie automobile et que l’on nommait jadis Motor City, s’est pratiquement transformée en une ville maraîchère, un exemple toujours en développement et à suivre.

Ces initiatives replacent au cœur de l’urbanité, le modèle coopératif. Fleuron de l’économie sociale, le modèle coopératif propose un mode de gestion horizontal et une redistribution équitable entre ses membres. La coopération devient ainsi une forme de biomimétisme. Pour résumer bêtement, dans la mise en place d’un nouveau système relationnel entre les membres de la société civile, il s’agit de comprendre localement les dynamiques qui composent un quartier, par exemple, et d’y instaurer des modèles de coopération pour arriver à une gestion responsable et un accès équitable aux diverses ressources. Il y a dans les projets d’agricultures urbaines qu’ils soient de grande ou de petite envergure un exemple de coopération à suivre.

 

De la ville minéralisée à la ville maraîchère

Alors que l’on repense l’aménagement de nos grandes artères commerciales et  de nos parcs, quelle est la place et surtout le rôle que l’agriculture urbaine pourrait prendre? Au-delà du verdissement et de l’embellissement, ces projets sont à la fois des viviers pour l’éducation relative à l’environnement, mais également pour des programmes de réinsertions sociales et d’engagement citoyen.

Un vaste programme de valorisation de l’agriculture en milieu urbain pourrait appuyer la mise en place d’un nouveau système relationnel et coopératif. Des potagers sur les toits des épiciers pour remplir les banques alimentaires? Oui! Repenser nos parcs et espaces ouverts et coopérer avec des organismes locaux pour y installer des infrastructures pour la culture maraîchère et promouvoir la biodiversité? Oui! Des jardins urbains obligatoires dans tous les quartiers et entretenus grâce à des programmes de réinsertion sociale? Oui! Tisser des liens avec les producteurs en région pour mettre en place un programme de formation à l’agriculture urbaine en ville? Oui! Le retour du fameux melon montréalais? Oui!

Il faut sortir l’agriculture urbaine de la marge et l’étendre autant que possible dans nos espaces urbains. Ces projets serviront de modèle relationnel à la fois dans une perspective sociale, mais également environnementale, soit dans notre rapport à la nature et dans la valorisation de la biodiversité de nos écosystèmes urbains. La ville minéralisée ne doit plus être. La ville maraîchère doit triompher.

Si le modèle coopératif a fait ses preuves au cours des dernières décennies en matière d’économie sociale, il est temps de l’appliquer à nos systèmes relationnels afin de créer une meilleure cohésion sociale dans nos villes et ainsi se reconstruire doucement.